Biologie des infections à papillomavirus. III. Réponse immunitaire
Auteurs : Greslin I1, Mougin C, Seilles ELes papillomavirus humains sont impliqués dans le développement de lésions précancéreuses et cancéreuses de la sphère anogénitale. et en particulier du col utérin. La réponse immunitaire de l'hôte semble jouer un rôle important dans la régression et/ou la persistance et la virulence des papillomavirus. et surtout des papillomavirus oncogènes associés à un risque élevé de progression vers un cancer invasif. Une réponse immunitaire systémique à IgG et IgA est classiquement observée au décours des infections à papillomavirus, elle s'accompagne d'un déficit de l'immunité cellulaire lié principalement à une diminution de la synthèse des cytokines par la cellule infectée, à une sous-expression des molécules du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH I) et à un défaut de présentation de l'antigène aux lymphocytes T cytotoxiques. Ce déficit de la cytotoxicité cellulaire, au sein de la muqueuse génitale. se ferait au profit de l'immunité humorale sécrétoire. qui, bien que présente, apparaît peu efficace au moment de la phase précoce de l'infection. L'infection à papillomavirus semble donc induire de multiples perturbations responsables de l'induction d'un contexte immunosuppresseur favorable à la latence virale et au développement de lésions dysplasiques et cancéreuses.