Hépatite virale A : quand une épidémiologie mouvante implique une prophylaxie adaptée
Auteurs : Martet G1, Morillon M, Debonne JM, Louis FJC’est dans la deuxième moitié du XX e siècle que la confirmation de la nature virale de l’hépatite virale A et la culture de l’agent pathogène ont permis la mise au point de tests diagnostiques puis le développement de la prophylaxie vaccinale. Les études sérologiques vont révéler la variété des aspects épidémiologiques et l’étroite corrélation avec le niveau économique. On distingue ainsi trois modes de circulation du virus. Dans les pays en développement, l’infection se fait précocement. La fréquence des formes asymptomatiques chez l’enfant fait que l’hépatite virale A ne se pose pas en termes de morbidité. Le voyageur non immunisé révélera à ses dépens la réalité de la circulation du virus. Dans les pays industrialisés, l’incidence des maladies cliniquement apparentes augmente simultanément à la diminution de la circulation du virus. Ce paradoxe apparent tient au fait que la traduction clinique et la sévérité de l’hépatite virale A sont beaucoup plus marquées lorsque l’infection survient à l’âge adulte. Enfin, des aspects épidémiques peuvent survenir dans des communautés humaines non immunisées. Les communautés antigéniques existant entre les différents génotypes infectant l’homme ont permis la conception d’un vaccin efficace à partir d’une unique souche vaccinale. Les stratégies vaccinales doivent être adaptées aux faciès épidémiologiques. L’attitude proposée peut aller de l’absence de recommandation à une indication large de la vaccination chez l’enfant et l’adolescent. Toute ces propositions seront caduques si, à cette stratégie de contrôle, se substitue une stratégie d’éradication.