Il est bien connu que le tabagisme est un important facteur de risque de maladies cardio-vasculaires. Certains événements tragiques de la vie quotidienne, tel un traumatisme vécu pendant la guerre, sont également considérés comme des facteurs de risque. Dans les deux cas, le système nerveux sympathique est activé. Partant de ces données, nous avons essayé d’établir un éventuel risque additionnel de ces deux facteurs chez 46 adultes libanais, âgés de 28 à 45 ans, de sexe masculin, en bonne santé et n’ayant pas d’antécédents familiaux de maladie cardio-vasculaire. Ils ont été répartis en quatre groupes croisés : fumeurs ou non fumeurs ayant subi ou non un traumatisme physique et psychique lors des derniers événements tragiques du Liban. L’analyse de certains paramètres hémodynamiques (pression artérielle, fréquence cardiaque) et sanguins (cortisol, thromboxane) montre une augmentation significative de ces variables due au facteur tabagisme. Dans les conditions expérimentales que nous avons adoptées (sujets jeunes, sans facteurs de risque cardio-vasculaire), la valeur de ces paramètres augmente un peu plus chez les personnes qui ont subi un traumatisme et qui fument. Toutefois, quoique minime, cette augmentation ne devrait pas être négligée. Nous avons essayé, par cette étude, d’amener les responsables de la santé publique à concentrer leurs efforts de prévention sur les groupes combinant différents facteurs de risque (tabagisme et traumatisme de guerre ne sont qu’un exemple), plutôt que sur ceux qui n’en présentent qu’un seul.