Faut-il dépister le cancer de prostate?
Auteurs : Mangin P1, Cormier L, Valéri ALa controverse sur le bien-fondé du dépistage du cancer de la prostate date d'une dizaine d'années. Elle est la conséquence de phénomènes convergents: l'utilisation courante de nouveaux outils diagnostiques comme l'antigène prostatique spécifique, le vieillissement de la population occidentale, l'augmentation de l'espérance de vie et enfin les préoccupations économiques de santé publique. Le dépistage est-il justifié avant 50 ans? La réponse est non, sauf dans les familles à risques où il existe plusieurs cancers de prostate et où le dépistage doit commencer dès l'âge de 40 ans. Le dépistage est-il justifié après 70 ans? La réponse est non, sauf chez les hommes entre 70 et 75 ans dont l'état général et l'âge physiologique laissent penser qu'ils ont une espérance de vie supérieure à dix ans. Le dépistage est-il justifié entre 50 et 70 ans? Il n'y a pas de réponse globale «médico-économique» à cette question car la vérité médicale, c'est-à-dire l'intérêt d'un individu, semble diamétralement opposée à la vérité économique, c'est-à-dire l'intérêt de la communauté, compte-rendu du coût important du dépistage. Comment peut-on envisager le dépistage dans l'avenir? Dans les familles sans risque particulier, ce dépistage sera clinique mais commencera sans doute plus tôt et se poursuivra plus tard, en raison du perfectionnement des outils diagnostiques et de l'allongement de l'espérance de vie. Dans les familles à risque, la mise au point de tests génétiques permettra de savoir si un homme a ou non hérité des gènes de prédisposition. S'il en a hérité, il sera alors soumis à un dépistage particulièrement précoce, minutieux et répété.