Faut-il traiter les lésions du ligament latéral interne dans les équivalents de fracture bimalléolaire?
Auteurs : Maynou C1, Lesage P, Mestdagh H, Butruille YNous rapportons dans cette étude notre expérience du traitement chirurgical des fractures équivalent bimalléolaires sur une série de 44 patients revus à un recul clinique de 4 ans et 8 mois. Afin d'apprécier l'intérêt des sutures ligamentaires internes, deux groupes de patients ont été analysés en fonction de l'attitude adoptée vis-à-vis du ligament collatéral médial. Les résultats subjectifs et objectifs n'ont révélé aucune différence statistiquement significative entre les deux groupes. Les 7 patients qui présentaient une fracture ostéochondrale associée du dôme astragalien ont été évalués séparément, leurs résultats cliniques étaient statistiquement moins bons (p=0,001) que ceux des deux groupes précédents. De même, une évolution arthrosique était plus fréquemment observée en cas de lésion du dôme astragalien (p = 0,025). Les deux patients qui avaient un défaut de réduction malléolaire externe ont donné deux mauvais résultats. La persistance ou l'apparition secondaire d'un diastasis interne était statistiquement liée à un mauvais résultat clinique (p = 0,011). Ainsi, nous pensons que la réparation ligamentaire interne, réalisée de principe, est inutile, sous réserve d'une réduction anatomique de la malléole latérale. Le ligament collatéral médial ne doit être réparé que devant la persistance d'un baillement tibio-astragalien interne supérieur à 3 mm. Une fracture ostéocartilagineuse associée nécessite son traitement propre, sous peine d'un mauvais résultat clinique et d'une évolution arthrosique à court terme.