S’il existe un consensus pour admettre que, en Afrique, la sécurité alimentaire passe obligatoirement par une mise en valeur des eaux, ses modalités d’application continuent en revanche d’être l’objet de polémiques. En effet, nombreux sont ceux qui dénoncent les nombreuses conséquences défavorables qu’entraîne en particulier la construction de grands barrages, parmi lesquelles figure en bonne place la détérioration des situations sanitaires et nutritionnelles de la population. En premier lieu, il existe un risque d’apparition ou d’aggravation d’un certain nombre de maladies transmissibles, soit liées directement à l’eau, telles que le paludisme, les schistosomiases, les maladies diarrhéiques, l’onchocercose..., soit liées aux nouvelles situations socio-démographiques et, surtout, aux phénomènes migratoires, telles que les maladies sexuellement transmissibles, le sida, etc. Ce qui est plus inattendu, c’est l’observation relativement fréquente d’une dégradation des situations alimentaires et nutritionnelles, surtout chez les jeunes enfants. Si ces problèmes de santé ne sont pas pris en compte, ils représenteront un handicap certain pour que les nombreux projets d’aménagements hydrauliques en Afrique puissent être une réussite globale. Il est possible de les surmonter en réalisant d’abord un travail d’information et de sensibilisation, notamment en apportant une réponse aux questions suivantes : quelles sont les maladies observées ou susceptibles d’apparaître ? Quelles en sont la prévalence et la gravité ? Quel en est l’impact sur le plan socio-économique et démographique ?âǦ Ainsi, il sera possible d’aller au-delà des polémiques sur les grands barrages, en donnant aux « aménageurs » et aux décideurs les éléments de réponses les plus pertinents pour orienter efficacement leurs prises de décisions.