Onchodermatite ( Sowda) chez des patients du Yémen. Évolution clinique et histologique après traitement par ivermectine
Auteurs : al Qubati Y1, Reynouard F, Kumar F, Gaxotte P, Richard-Lenoble DLe sowda est une forme particulière attribuée à l’onchocercose, qui sévit au Yémen. Le tableau clinique le plus fréquemment rencontré est celui d’une onchodermatose localisée et hyperréactive, prurigineuse associant des lésions de grattage de l’œdème et des aspects croûteux de surinfection sur une peau présentant souvent des zones hyperpigmentées et des pachydermies. Histologiquement, les microfilaires sont rarement en grand nombre et paraissent morphologiquement proches de celles d’ Onchocerca volvulus classiquement observées en Afrique de l’Ouest ou en Afrique centrale. Des coupes sériées de peau permettent de reconnaître des modifications pathologiques associées à des images de dermatites non spécifiques comme l’acanthose, la kératose, des dilatations capillaires avec des infiltrats cellulaires de lymphocytes, de plasmocytes, des histiocytes plus ou moins chargés de mélanine et, surtout, d’éosinophiles, au milieu de tissus fibrotiques cicatriciels. Ces lésions sont observées et localisées à un hémicorps, le plus souvent la jambe avec dans la majorité des cas un ganglion lymphatique à l’aine. Cette parasitose est sensible à l’ivermectine (Mectizan®) à la dose unique de 150 à 200 μg/kg pendant plusieurs mois, ce qui permet d’envisager au Yémen un plan national de lutte fondé sur la prise bi ou tri-annuelle de cette thérapeutique. Les signes cliniques s’amendent en quelques semaines et des améliorations histologiques sont notés dans les 3 mois suivant le traitement.