La reconnaissance de la fièvre est considérée comme indispensable à l'évaluation de l'état de santé d'un individu. La mesure de la température est un acte systématique quotidien dans les établissements de soins et une pratique habituelle en médecine ambulatoire. En France, la mesure est traditionnellement effectuée par voie rectale avec un thermomètre à mercure. Dans une logique de protection de l'individu et de l'environnement, le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France s'est récemment prononcé pour l'abandon des thermomètres médicaux à mercure d'ici deux ans. La prise rectale est également remise en question du fait de ses risques (entre autres infections, ulcérations muqueuses). La substitution de la prise rectale de la température et du thermomètre à mercure est préconisée dès maintenant. Pour envisager cette substitution, une synthèse des connaissances a été réalisée sur les modalités de prise de température et les techniques disponibles. Une revue de la littérature a été effectuée, une interrogation des industriels et des experts a été entreprise, et des protocoles cliniques ont été engagés. Les prises axillaires et cutanées manquent de validité et de fiabilité. Deux modalités de prise semblent constituer de bonnes alternatives à la prise rectale : il s'agit de la prise buccale et de la prise auriculaire. La prise buccale est largement utilisée dans le monde. Cependant la bonne fiabilité de la prise buccale exige des conditions rigoureuses de prise. La méthode auriculaire se développe rapidement car elle présente moins de contraintes. Quel que soit le choix effectué, la méthode adoptée sera moins valide que la prise rectale. La substitution nécessite des efforts de formation, d'information et de compréhension du personnel et du public face au changement de site de prise de la température.