Les recours thérapeutiques sont nombreux au Cambodge, tout particulièrement en zone rurale, les malades allant consulter le « krou khmer » (médecin traditionnel), le bonze à la pagode ou le médium avant le médecin. En France, ces pratiques sont beaucoup plus rares et dissimulées. On retrouve, au Cambodge, des Khmers de France qui, après un parcours médical souvent long et complexe, viennent chercher des soins auxquels ils n’ont pas eu accès en France et un autre entendement de leur souffrance.Ce retour suppose aussi la confrontation au pays perdu et retrouvé différent de celui de ses rêves, en mesurant les pertes subies et les traumatismes sur les lieux mêmes où ils ont été vécus. Revenir peut permettre aussi de vivre ses croyances sur un mode qui ne sera pas considéré comme fou car il correspond à un modèle d’intégration sociale de la marginalité. Quelques cas illustreront ces considérations en soulignant l’intérêt d’une lecture culturellement sensible des symptômes exprimés qui ne s’inscrivent pas toujours simplement dans les grandes catégories de la nosographie psychiatrique internationale, afin de privilégier l’écoute réelle des patients.