Critères de quantification et de caractérisation des anévrysmes de l'aorte abdominale par l'échographie. Etude AFFCA. Association Française de Formation Continue en Angiologie.
Auteurs : Baud JM1, Mas D, Pichot O, Laroche JP, Viard A, Crévillier M, Giraud M, Ledemeney MBut. Valider des critères quantitatifs et qualitatifs échographiques d'un anévrysme de l'aorte abdominale (AAA) par comparaison aux données du scanner et de la chirurgie afin de mieux standardiser le diagnostic et la surveillance des AAA. Matériel et Méthode. 80 patients porteurs d'un AAA ont été inclus de façon prospective et multicentrique (janvier à août 1996). Une fiche standardisée comportant des mesures de variables quantitatives (diamètres, surfaces) et qualitatives (topographie, forme. paroi, thrombus) était utilisée pour chaque examen ainsi que pour le résultat chirurgical. L'échographie et le scanner étaient réalisés en « aveugle » et une relecture des mesures était contrôlée par un opérateur indépendant. La comparaison a pu porter sur l'échographie/référent scanner dans 77 cas ; l'échographie/référent chirurgie dans 31 cas et le scanner/référent chirurgie dans 28 cas. Résultats. L'échographie/scanner (n = 77) sous-estime le diamètre antéro-postérieur de l'anévrysme en mode B (différence de moyenne : - 2,16 mm ; p < 0,001) ainsi que les diamètres antéro-postérieurs de la lumière du chenal circulant (- 5,54 mm; p < 0,001) et du collet supérieur de l'anévrysme (- 2,74 mm; p < 0.001). Les mesures de surface ne montrent pas de différence significative, aussi bien pour le sac anévrysmal (p = 0.3) et la lumière du chenal circulant (p = 1). L'échographie versus chirurgie (n=30) sous-estime le diamètre transverse (différence moyenne de - 4,29 mm; p = 0.0037). Scanner versus chirurgie(n = 28): il n'est pas retrouvé de différence significative pour la mesure des diamètres antéro-postérieurs et transverses. Analyse de la forme et de la paroi de l'AAA: l'échographie/ scanner a une bonne performance pour la forme fusiforme symétrique (sens.: 77 %, spéc.: 67 %). L'échographie et le scanner sont peu fiables pour détecter la présence d'une soufflure de la paroi (sens identique de 29%). L'analyse de l'arc du thrombus en contact avec la paroi (en degré) ne montre pas de différence significative (p = 0,9). Lorsque le pôle inférieur de I'anévrysme est situé au-dessus de la bifurcation aortique, l'échographie (sens.: 75 %) est plus fiable que le scanner (sens.: 50 % par comparaison avec la chirurgie. Conclusionc. L'échographie ne doit pas se limiter au simple diagnostic positif de l'AAA. Une analyse précise des diamètres et surfaces du contenu et du contenant de l'anévrysme sont souhaitables.