Douleurs liées aux cancers. Impact, mécanismes et causes.
Auteurs : Krakowski I1Un impact souvent sous-estimé: Bien que l'information soit aujourd'hui largement diffusée, les médecins ont tendance à sous-estimer l'importance et le traitement de la douleur. La perception individuelle de la douleur et son appréciation sont des phénomènes complexes qui intègrent des processus psychologiques et émotionnels. En France, environ 700 000 malades atteints de cancers sont suivis chaque année et plus de la moitié souffre de douleurs à un moment ou à un autre de la maladies. L'apparition ou la réapparition de la douleur cancéreuse entraîne une souffrance globale et une altération de la qualité de vie. Plusieurs mécanismes possibles: La douleur cancéreuse peut être due à un excès de nociception, neurogène, mixte, idiopathique ou psychogène; parmi ces mécanismes, les trois premiers sont les plus souvent rencontrés en cancérologie. Il existe une sémiologie qui permet une distinction. Le choix des traitements antalgiques découle, en partie, du mécanisme présumé de la douleur. Les douleurs par excès de nociception sont les plus sensibles aux antalgiques, notamment aux opioïdes. Considérées comme médiocrement sensibles aux antalgiques, les douleurs neurogènes relèvent en première intention d'autres stratégies thérapeutiques. L'importance de déterminer la cause: Il est essentiel que le diagnostic puisse établir si le douleur est : - due à la tumeur cancéreuse elle-même (70 p. 100 des cas environ) ; - due aux thérapeutiques du cancer : douleurs post-chirurgicales, douleurs postradiques, post-chimiothérapiques (20 p. 100 des cas) ; - indépendante du cancer ou de son traitement (10 p. 100 des cas). Pour progresser en matière de lutte contre la douleur en France, différents objectifs sont à mettre en place selon les recommandations faites au Sénat en 1994.