Thrombogénicité des biomatériaux en chirurgie cardiovasculaire. Méthodes d'amélioration de la thrombogénicité des prothèses cardiovasculaires.
Auteurs : Babatasi G1, Bara L, Massetti M, Galateau F, Agostini D, Khayat A, Samama MM- L'amélioration de la bio-compatibilité : Elle constitue une voie de recherche permanente : incorporation de carbone ou de fluoropolymère, héparinisation, voire endothélialisation. Une réduction de la thrombogénicité avec diminution significative de l'accrétion des plaquettes a été obtenue dans des modèles expérimentaux animaux, aussi bien dans des prothèses PTFE carbone que dans des prothèses polyester fluoro-passivées. Ces résultats, très prometteurs, nécessitent des évaluations cliniques multicentriques. Hormis les propriétés intrinsèques des surfaces prothétiques, la thrombogénicité dépend du débit sanguin, de la nature du flux (laminaire ou turbulent), des facteurs de l'hémostase et de l'hémorrhéologie. Une prothèse peu thrombogène implantée dans un circuit de bas débit à faible flux se thrombosera, d'où le recours logique aux agents pharmacologiques. - Les agents antithrombotiques : Ils permettent de diminuer le taux d'occlusions prothétiques, surtout dans la période algue d'implantation chirurgicale. De nouvelles molécules telles l'Argatroban, l'hirudine, les antiGPIIbIIIa constituent des voies intéressantes de recherche. L'absence d'antidote en cas de problèmes hémorragiques est le facteur limitant à leur utilisation en pratique chirurgicale quotidienne. - Pour l'avenir : Malgré tous les progrès concernant la thrombogénicité des biomatériaux, la prothèse cardiovasculaire idéale n'existe toujours pas à l'heure actuelle. La mise sur le marché de nouvelles molécules antithrombotiques plus maniables associées à la synthèse de prothèses totalement biocompatibles constituera pour le pôle cardiovasculaire, un des objectifs prioritaires de la prochaine décennie.