Calculs urinaires et cristalluries chez les patients VIH+ traités par le sulfate d'indinavir.
Auteurs : Daudon M1, Estépa L, Kébédé M, Viard JP, Montagnac R, Deray G, Bricaire FINTRODUCTION : Les antiprotéases, nouvelle classe de médicaments anti VIH récemment introduits en thérapeutique humaine, en association avec les inhibiteurs de la transcriptase reverse ont permis une amélioration spectaculaire de l'état clinique des malades. Depuis avril 1996, l'indinavir est l'antiprotéase la plus prescrite en France. MÉTHODES : Entre juillet 1996 et juillet 1997, nous avons été amenés à analyser 46 calculs expulsés spontanément ou extraits chez 45 patients VIH+ (35 hommes, 10 femmes) âgés de 25 à 64 ans, recevant de l'indinavir en association avec d'autres médicaments depuis 1 semaine à 10 mois. Six patients seulement avaient des antécédents connus de lithiase rénale. RÉSULTATS : Quarante et un calculs contenaient de l'indinavir base monohydrate (INDM) identifié par spectrométrie de masse et spectrophotométrie infrarouge. L'INDM était le seul composant, hormis les protéines, dans 29 des 46 calculs. Dans 12 autres, l'INDM était mélangé à des composants divers. Parmi les 114 urines de malades traités recueillies 2 à 3 heures après la prise de 800 mg d'indinavir, 38 (33,3 p. 100) contenaient des cristaux d'indinavir monohydrate, identifié par microscopie infrarouge. Le pH moyen de ces urines était significativement plus élevé que celui des urines sans cristaux d'INDM (6,53 ± 0,68 versus 5,96 ± 0,71, p < 0,001). CONCWSION: Deux mesures peuvent être envisagées pour réduire le risque de cristallisation: l'administration d'acidifiants urinaires et l'augmentation des apports hydriques pour accroître la diurèse. L'alcalinisation des urines doit être proscrite. Les mesures d'hydratation sont préférables au long cours à l'acidification des urines qui devrait être réservée au seul traitement des manifestations lithiasiques induites par le médicament.