Comment mesurer la cinétique de l'effet biologique d'un médicament.
Auteurs : Lechat P1, Canet ELe bénéfice thérapeutique induit par l'administration d'un médicament dépend, entres autres paramètres, de la cinétique de l'effet biologique (pris au sens large) qu'il induit. L'évaluation d'une telle cinétique d'effet passe d'abord par le choix, pour une situation pathologique donnée, de l'effet biologique pertinent vis-a-vis de l'effet thérapeutique attendu, ce qui n'est parfois pas facilement établi. L'évaluation proprement dite est basée sur l'étude de la relation dose-effet du principe actif en fonction du temps, résumée lors d'un traitement chronique par l'oscillation entre le pic et la résiduelle. Le rapprochement des données pharmacodynamiques (PD) et pharmacocinétiques (PK) permet de réaliser une modélisation mathématique dont les objectifs principaux sont la simulation, la prédiction d'effet, et enfin l'optimisation posologique Les implications thérapeutiques de la cinétique d'effet d'un médicament sont particulièrement illustrées pour le cas des antibiotiques, des diurétiques comme le furosemide et des anti-hypertenseurs. Au cours du développement du médicament, l'utilisation des approches PK-PD permet dès les stades précoces du développement y compris le stade pré-clinique, une meilleure définition des posologies efficaces, une optimisation des essais sur des larges populations, une identitication des groupes à risque. Il en résulte une minimisation des coûts et de la durée du développement. La validation d'une telle approche est plus facile à obtenir pour un produit dans un domaine connu que pour un produit très innovant. Ces approches ont cependant leurs limites dont l'absence de paramètre biologique ou clinique pertinent, la complexité de la cascade d'évènements biologiques conduisant à l'effet pharmacologique et thérapeutique, ou enfin le délai d'obtention de l'information néces-saire à acquerir pour établir la modélisation PK-PD d'un produit donné clés les stades précoces de son développement.