La Tunisie est actuellement en pleine phase de transition épidémiologique. On assiste au développement des maladies chroniques en rapport avec les changements liés au comportement et à l'environnement, et on voit apparaître l'adoption de nouvelles habitudes alimentaires et le stress de l'urbanisation et du travail. Pour illustrer ce phénomène nous avons entrepris une enquête épidémiologique sur un échantillon représentatif des adultes âgés de 20 ans et plus, vivant en milieu urbain dans la ville de Sousse (n = 957). Avec un taux de participation de 71,1 %, cette étude a montré une prévalence de l'hypertension artérielle de 18,8 %, des antécédents de diabète de 10,2 %, de l'obésité 27,7 % (significativement plus fréquente chez les femmes: 34,4 %), de l'obésité androïde 36 % et du tabagisme 21,5 % (significativement plus fréquent chez les hommes : 61,4 %). Avec ce profil de risque cardiovasculaire, la Tunisie devrait songer à l'implantation d'un programme global de prévention primaire et de promotion de la santé cardiovasculaire en plus des actions de prévention secondaire de certaines maladies chroniques comme l'hypertension artérielle et le diabète.