Conséquences psychologiques de la séparation parentale chez l'enfant
Auteurs : Martin-Lebrun E, Poussin G1, Barumandzadeh T2, Bost M3Une étude sur les conséquences psychologiques de la séparation parentale chez l'enfant a été réalisée auprès de 3098 élèves de classe de &, pendant l'année scolaire 1995-1996, dans le département de l'lsère. La situation familiale des enfants a été confrontée à leurs résultats au test d'estime de soi de Coopersmith (SEI). La répartition des enfants selon leur situation familiale (famille unie, décès d'un parent, séparation parentale) correspond aux normes nationales. Parmi les enfants de parents séparés, 29 % ont moins de 3 ans lors de la rupture du couple parental. Dans 85,5 % des cas l'enfant vit principalement avec sa mère, dans 9% des cas avec son père, dans 4% des cas en résidence alternée et dans 1,5 % des cas chez un tiers. La valeur médiane des résultats au SEI est de 35 (sur 50). Il existe un nombre significativement plus important de filles dans les scores extrêmes. Comparés aux enfants dont les parents ne sont pas séparés, les résultats au SEI sont significativement moins bons chez les enfants dont les parents sont séparés et chez les enfants dont un des parents est décédé; filles et garçons réagissent différemment à chacune des variables. L'âge de l'enfant au moment de la séparation parentale n'influence pas ses résultats au SEI. La régularité des rencontres entre l'enfant et son père influence faiblement ses résultats au SEI. Ces résultats suggèrent une approche nuancée des conséquences de la séparation parentale chez l'enfant. Il apparaît en effet que si certains enfants souffrent durablement de cette situation, beaucoup s'adaptent de façon satisfaisante à leur nouvelle vie familiale. Une meilleure connaissance des réactions de l'enfant à la séparation parentale devrait faciliter la reconnaissance précoce des enfants à risque de troubles psychiques nécessitant une prise en charge.