Impact cardiovasculaire du traitement hormonal substitutif en postménopause: nouvelles données.
Auteurs : Gaspard U1Les maladies cardiovasculaires constituent la cause majeure de mortalité féminine et ce risque peut notamment être accru par la ménopause et la déficience oestrogénique. Les études épidémiologiques rétrospectives et prospectives indiquent que le traitement substitutif oestrogénique ou oestroprogestatif réduit l'incidence de la morbidité et de la mortalité par infarctus myocardique de près de 50 %, tandis que l'incidence des accidents vasculaires cérébraux semble substantiellement réduite sans qu'un consensus soit déjà acquis dans ce domaine, et qu'un léger mais significatif accroissement de l'incidence des thromboembolies veineuses sous traitement oestrogénique semble se dégager actuellement. L'effet favorable des oestrogènes sur le profil lipidique explique environ 1/3 de la réduction du risque artériel. Parmi les autres effets non lipidiques des oestrogènes ayant un impact cardiovasculaire positif, on peut noter une amélioration de la sécrétion insulinique avec diminution de l'insulinorésistance, effet qui peut être contrecarré par les progestatifs surtout s'ils présentent une activité androgénique. Une action directe des oestrogènes sur la paroi artérielle (modification de facteurs endothélium-dépendants tels qu'un accroissement du monoxyde d'azote [NO] et une diminution de l'endothéline-1 et effets antagonistes du calcium, conduisant à une amélioration du débit artériel tant au niveau coronaire et cérébral que périphérique). l'hormonothérapie substitutive postménopausique constitue une prévention primaire et (peut- être) secondaire apparemment efficace des accidents cardio-circulatoires. Une démonstration définitive de cet effet protecteur sur le plan cardiovasculaire demande cependant des études prospectives randomisées au long cours.