Schizophrénie, de la nosographie à la dimensionnalité: importance des données longitudinales.
Auteurs : Lecrubier Y1Il n'existe pas de signe clinique, d'altération cognitive ou d'anomalie physiologique pathognomonique de la schizophrénie. Les facteurs étiopathogéniques et les anomalies neurophysiologiques paraissent être hétérogènes. Au contraire, parmi les 3 dimensions symptomatiques (négatives, productives, désorganisées), certains symptômes négatifs existent en tant que signes précoces (enfance), sont des signes essentiels du début de la maladie, présentent une stabilité au cours de l'évolution, sont prédictifs de l'évolution défavorable à long terme, ont une charge génétique importante dans les familles touchées, sont liés à des anomalies neurologiques lorsqu'elles existent. Parmi ces symptômes, l'anhédonie et les troubles de la volition sont ceux présentant la plus grande valeur prédictive et la meilleure stabilité. Ils pourraient refléter une vulnérabilité commune au trouble du spectre de la schizophrénie expliquant le développement ultérieur des autres dimensions symptomatiques et ce, bien que les facteurs étiopathogéniques multiples puissent être à leur origine. Les effets thérapeutiques des neuroleptiques en fonction de leur mécanisme d'action sont cohérents avec cette hypothèse.