Chimioprophylaxie primaire de la tuberculose chez les personnes infectées par le VIH dans les pays non industrialisés
Auteurs : Anglaret X1, Dabis F, Batungwanayo J, Perronne C, Taelman H, Bonard D, Sylla-Koko F, Leroy V, Van de Perre P, Vildé JL, Salamon RTrois essais randomisés ont récemment montré l’efficacité de la chimioprophylaxie antituberculeuse (isoniazide pendant six à douze mois) chez les personnes infectées par le VIH. Pour les pays industrialisés, ces résultats justifient les recommandations de l’OMS et de l’UILCTMR concernant son application aux sujets infectés par le VIH. En revanche, la diffusion de cette pratique se heurte encore à de nombreux obstacles non résolus dans beaucoup de pays non industrialisés, en particulier africains. Dans ces zones à fort risque annuel d’infection tuberculeuse, une chimioprophylaxie antituberculeuse de durée inférieure ou égale à douze mois a-t-elle un sens si une forte proportion de sujets risque de se réinfecter après son arrêt? Ne devrait-on pas plutôt en envisager une à vie, avec tous les inconvénients que cela pourrait comporter ? Quels sont les risques de sélection de bacilles résistants pouvant, notamment, résulter de la difficulté à éliminer une tuberculose active avant la mise sous chimioprophylaxie antituberculeuse ? Quelle adhésion à des traitements longs d’au moins plusieurs mois pourra-t-on obtenir ? Quel sera le rapport coût/efficacité des éventuels futurs programmes de chimioprophylaxie antituberculeuse ? Cet article tente de faire le point sur toutes ces questions et souligne la nécessité de nouvelles études dans ce domaine.