L'expérience croissante des équipes de diagnostic anténatal permet de dépister des anomalies de plus en plus discrètes de l'appareil urinaire. Ainsi, un grand nombre de dilatations pyéliques est détecté sans que l'on puisse en affirmer le caractere pathologique.Patients et méthodes.— Lors d'une étude rétrospective de 78 patients, nous avons déterminé la valeur prédictive positive (VPP) des signes échographiques anténatals d'uropathies malformatives.Résultats.— Cette VPP était de 27.3 % lorsqu'il s'agissait d'une dilatation pyélique isolée. Elle était de 100 % s'il s'y associait une dilatation des calices. Le diamètre antéropostérieur du pyélon mesuré lors du troisième trimestre de la grossesse peut prédire la gravité de l'atteinte rénale après la naissance, puisqu'il était de 6.7 ± 2.15 mm pour le groupe des dilatations pyéliques postnatales non pathologiques, significativement inférieur aux 13.4 ± 3 mm du groupe des syndromes de jonction pyélo-urétérale de stade I et aux 17 ± 9 mm des autres unités rénales pathologiques. L'échographie anténatale a en revanche une mauvaise sensibilité pour la détection du reflux vésico-urétéral, quatre reflux primitifs sur 14 ayant été dépistés en l'absence d'anomalie échographique anténatale homolatérale.Conclusion.— Nous proposons une stratégic diagnostique qui tient compte de ces résultats de la morbidité et du coût des différents examens. Une exploration urologique est effectuée devant une dilatation des cavités rénales supérieure à 10 mm. Si l'échographie de contrôle après la naissance montre une dilatation pyélique isolée inférieure à ce seuil, seule une surveillance clinique est prescrite, en signalant aux parents la possibilité d'un reflux vésico-urétéral et done la nécessité d'un examen cytobactériologique des urines devant toute fièvre inexpliquée.