La détection immunohistochimique des récepteurs de l'oestradiol (RE) et de la progestérone (RP) sur coupes en paraffine après traitement par chauffage aux micro-ondes est en plein essor mais insuffisamment validée par rapport aux techniques biochimiques de référence. Les anticorps monoclonaux anti-RE, clone ID5, et anti-RP, clone 1A6, ont été appliqués. Il a été effectué une recherche du seuil de positivité en immunohistochimie (IHC) le plus proche du seuil de la technique biochimique de référence (Radio-Ligand Assay, DCC, seuil de positivité 10 fmoles/ mg de protéines cytosoliques). Pour une série de 123 carcinomes mammaires invasifs, le meilleur équilibre observé entre les valeurs de la concordance, de la spécificité, de la sensibilité, de la valeur prédictive positive et de la valeur prédictive négative en faisant varier les seuils de positivité en IHC de 1 à 55 % de cellules carcinomateuses invasives marquées, nous permet de retenir un seuil de 10 % de cellules carcinomateuses positives pour RE et RP. La comparaison avec le dosage biochimique montre une concordance qualitative (+/-) entre les 2 méthodes dans 89,5 % des cas pour RE et 75 % pour RP (spécificité et sensibilité, respectivement de 88 % et 90 % pour RE, 78 % et 73 % pour RP). Une quantification du marquage a également été réalisée par un score (Score IHC), somme des cotations attribuées au % de cellules positives et à l'intensité du marquage. Il existe une corrélation hautement significative entre le score IHC et la concentration en biochimie (Coefficient de corrélation de Spearman pour RE : r = 0,73, p < 10^-4, et pour RP: r = 0,65 p < 10^-4). En conclusion, avec un seuil défini à 10 % de cellules carcinomateuses marquées, la détection des RE et RP par IHC est rapide, fiable, peu onéreuse, utilisable en clinique, en particulier si se développent des travaux de reproductibilité interlaboratoires et un contrôle de qualité.