Aérosolthérapie et mucoviscidose: enquête nationale.
Auteurs : Huet F1, Nivelon JLL'aérosolthérapie dans la mucoviscidose se justifie par la possibilité d'administrer des molécules directement dans un organe dont l'atteinte conditionne le pronostic vital. Les modalités pratiques de cette aérosolthérapie restent encore trop souvent fonction de l'expérience personnelle plutôt que de schémas rigoureux et validés. Afin de déterminer l'expérience de chacun dans cette technique, une enquête par questionnaire a été menée auprès des centres de soins agréés par l'Association Française de Lutte contre la Mucoviscidose (65 centres). Cinquante-trois réponses ont été obtenues (82 %) représentant environ 3 400 patients. Deux-tiers des patients (2 250) utilisent la nébulisation dans leur prise en charge. Les drogues utilisées sont par ordre de fréquence : la rhDNase (52 centres), les antibiotiques (51), les fluidifiants conventionnels (17), le sérum physiologique isotonique (14). Les bronchodilatateurs sont surtout utilisés en spray ou en chambre d'inhalation. Les antibiotiques les plus prescrits sont : la colimycine (51 centres ; dose variant de 500.000 à 3 MUI par aérosol), la tobramycine (44 centres ; 25 à 600 mg par aérosol), l'amikacine (7 centres ; 150 mg à 1,5 g par aérosol). Les indications de cette antibiothérapie sont surtout la colonisation bronchique chronique à Pseudomonas aeruginosa (39 centres/53) et les poussées de surinfection bronchique à Pseudomonas aeruginosa (18 centres sur 53). L'entretien des appareils semble une préoccupation dans la plupart des centres (prescription d'un nettoyage quotidien ou pluriquotidien dans 46 centres sur 53 par des solutions antiseptiques). L'eau de Javel est la solution la plus fréquemment utilisée (32 centres). Les disparités observées dans les indications et les doses utilisées justifient la poursuite d'études prospectives randomisées afin d'optimiser un traitement dont la contrainte n'est pas négligeable pour les patients.