Les progrès récents dans le domaine de la recherche ont transformé l'approche et la compréhension de la physiopathologie de la douleur. A chaque étape de la douleur, une multitude d'effecteurs ont été découverts interagissant les uns avec les autres, pouvant inhiber ou au contraire sensibiliser cette sensation. Ces multiples composantes font que la prise en charge de la douleur entraîne fréquemment le recours à des modalités thérapeutiques variées. L'approche pharmacologique est néanmoins la méthode de traitement la plus habituelle: on fait appel pour cela aux morphiniques, aux antalgiques non-morphiniques et/ou aux adjuvants. Il est souvent illusoire d'essayer d'obtenir un résultat par un traitement unique et le succès vient souvent de l'association de différentes substances pharmacologiques. Le praticien ne doit pas négliger non plus les approches psychologiques, la kinésithérapie, les thérapeutiques plus agressives (anesthésiques ou neurochirurgicales). La recherche aujourd'hui a pour objectif la mise au point de l'antalgique idéal pouvant agir sur plusieurs cibles en bloquant spécifiquement les substances algogènes ou sensibilisatrices. Ce développement se heurte à la multiplicité des cibles et des interactions. En pratique clinique, les progrès sont venus ces dernières années d'une meilleure connaissance de produits anciens comme la morphine. De nouvelles voies d'administration apparaissent, mais aussi des molécules originales comme par exemple le tramadol, qui a la particularité de présenter une double composante, opioïde et non-opioïde.