Déterminants de syncopes vasovagales malignes avec asystoles révélées par le test d'inclinaison et incidences thérapeutiques.
Auteurs : Kouakam C1, Lacroix D, Klug D, Ben Ameur Y, Guédon-Moreau L, Kacet S, Lekieffre JAfin d'évaluer les déterminants de syncopes vasovagales malignes avec asystoles révélées par le test d'inclinaison et déterminer les implications thérapeutiques éventuelles, 179 patients (91 femmes et 88 hommes, âge moyen 36.6 ± 20.1 ans) adressés pour bilan de syncopes inexpliquées ont été étudiés. Le test a été réalisé avec une inclinaison de 60° pendant 45 minutes. L'isoprénaline (0.02 à 0.08 μg/kg/mn) a été injectée en bolus en cas de négativité du test passif. L'asystole a été définie comme une pause ventriculaire ≥ 5 secondes. Résultats: Dix (13%) des 77 patients avec test d'inclinaison positif ont eu une réaction cardio-inhibitrice avec asystole prolongée d'une durée de 11.9 ± 4.9 secondes en moyenne. Comparés aux 67 autres patients avec test positif, ceux avec asystole paraissaient plus jeunes (23.9 ± 14.8 ans vs 32.9 ± 18.5 ans, NS) et avaient des antécédents de convulsions (6/10 vs 9/67, p = 0.05) et de traumatismes (9/10 vs 27/67, p = 0.005) plus fréquents durant les épisodes spontanés. L'implantation d'un pacemaker a été retenue en première intention pour les 6 premiers patients. Leurs tests d'inclinaison de contrôle sont demeurés positifs (preS = 4, S = 1) malgré une stimulation DDD à 45 batt/mn. Cinq de ces patients ont été de nouveau testés sous bêtabloquants, de même que les 4 suivants. Six patients traités par bêtabloquants ont vu leurs symptômes totalement disparaître (n = 3) ou s'atténuer (n = 3), à l'inverse de 3 autres pour qui le test d'inclinaison est demeuré positif avec récidive d'asystole. Le suivi moyen de 22.7 ± 11 mois a porté sur 169 patients et les dix patients avec asystoles sont demeurés totalement asymptomatiques. Conclusion: une réponse asystolique au cours du test d'inclinaison caractérise les syncopes vasovagales qualifiées de malignes. Il s'agit volontiers de patients jeunes, avec des antécédents de traumatismes et de convulsions plus fréquents. Les bêtabloquants se révèlent au moins aussi efficaces que la stimulation cardiaque définitive pour prévenir les symptômes dans ce sous-groupe spécifique.