L'apport de l'échocardiographie tridimensionnelle (3D) a été évalué lors des examens transœsophagiens de routine chez 100 patients, dans le but d'identifier les applications cliniques les plus prometteuses. L'approche utilisée était basée sur l'intégration de multiples images bidimensionnelles, pour aboutir à une reconstruction en trois dimensions. A partir d'un point fixe, les images de 90 cycles cardiaques étaient enregistrées au cours d'une rotation du transducteur commandée par ordinateur, numérisées, puis réorganisées en fonction de leur localisation spatiotemporelle. Les structures cardiaques étalent ensuite représentées en trois dimensions de façon dynamique. Chez 100 patients adressés pour une échocardiographie transœsophagienne, les reconstructions 3D ont fourni des images de bonne qualité, sous des angles nouveaux, tels que la vue de toute la face auriculaire de la valve mitrale depuis le toit de l'oreillette gauche. Cette méthode s'est révélée particulièrement adaptée à l'évaluation des valvulopathles mitrales telles que prolapsus ou sténose. L'étendue spatiale, la direction et le nombre des jets de régurgitation mitrale ont été aisément appréciés tout au long de la systole, de même que les fuites des prothèses mécaniques. Toutefois, la sensibilité de la méthode 3D s'est révélée inférieure à celle de l'échocardiographie bidimensionnelle pour la détection des végétations lors d'endocardite. Par contre, la localisation exacte des lésions infectieuses, dégénératives ou tumorales ainsi que l'évaluation de leur extension était facilitée par la reconstruction 3D. En conclusion, l'échocardiographie tridimensionnelle est désormais une technique applicable en routine et les informations complémentaires qu'elle apporte dans certaines pathologies cardiaques devraient permettre d'améliorer la prise en charge des patients.