Suivi à 4 mois de 198 héroïnomanes par des médecins généralistes.
Auteurs : Charpak Y1, Nory-Guillou F, Blin P, Monaque CL'étude vise à décrire le suivi par 44 médecins généralistes très « impliqués » d'une cohorte de 198 héroïnomanes à court terme (quatre mois). Elle montre que pour ces médecins, la part de travail que représente cette prise en charge est loin d'être minime : presque la moitié d'entre eux voit au moins un toxicomane en consultation par jour. Ils travaillent souvent en association, en réseau et déclarent bénéficier d'une formation régulière sur la toxicomanie. Le profil des héroïnomanes suivis est différent de celui décrit habituellement dans les structures de soins (pourcentage plus élevé de femmes et meilleure insertion sociale). Les deux motifs principaux de recours aux généralistes sont la demande de médicaments vis-à-vis de leur toxicomanie et les problèmes médicaux (en rapport avec des pathologies infectieuses très souvent). La réponse des médecins vis-à-vis de la demande d'aide concernant la toxicomanie les divise en deux groupes : ceux qui ne prescrivent jamais de produits morphiniques de substitution et ceux qui acceptent d'en prescrire, les uns et les autres prescrivant par ailleurs souvent des psychotropes à certains de leurs patients. Toutefois, quelle que soit la prescription, celle-ci ne constitue qu'un des éléments d'un contrat de suivi plus global. La prescription de morphiniques est plus fréquente chez les toxicomanes plus « anciens », déjà connus du médecin. Cette sélection interdit de comparer directement les résultats thérapeutiques des deux groupes de patients constitués de ceux qui ont ou n'ont pas reçu un produit de substitution morphinique ; mais on constate que les premiers restent mieux suivis (continuité du suivi) à l'issue des 4 mois d'observation.