Hydatidose vertébro-médullaire. Etude de 24 cas.
Auteurs : Sami A1, Elazhari A, Ouboukhlik A, Elkamar A, Jiddane M, Boucetta MNotre étude est rétrospective : elle porte sur 24 cas d'hydatidose vertébro-médullaire colligés dans le service de Neurochirurgie, entre 1974 et 1994. Il existait une prédominance masculine (61,1%). C'est une affection de l'adolescent et de l'adulte jeune : 50% de nos patients avaient entre 20 et 40 ans. Sur le plan clinique, le tableau était dominé par le déficit moteur (plus de 4 fois sur 5), précédé souvent de douleurs vertébrales et radiculaires. Le syndrome rachidien n'était pas constant (33 %). La sérologie hydatique était positive dans 7 cas sur 10 explorés. Sur les radiographies simples, nous avons noté l'importance des destructions osseuses - géodes (10 cas), déformations (3 cas), envahissement costal (5 cas) - et des parties molles (2 cas). L'extension en hauteur s'étendait de 1 à 4 vertèbres. La lésion était cervicale dans 2 cas, dorsale dans 19 cas, et lombaire dans 5 cas. Dans 11 cas, la myélographie a montré 8 cas de blocage complet, 2 cas de blocage incomplet et 1 cas de refoulement du fourreau dural. La scanographie effectuée dans 10 cas a révélé une atteinte osseuse constante, une localisation intra-rachidienne dans 7 cas et des collections ossifluentes paravertébrales dans 8 cas. L'imagerie par résonance magnétique a été utilisée une seule fois. Le traitement médical isolé a été prescrit dans le seul cas de contre-indication à l'anesthésie et, dans 5 cas, en association avec la chirurgie. Vingt-trois malades ont été opérés. La voie postérieure a été pratiquée dans 20 cas, la voie antérieure dans 5 cas. L'intervention a consisté en l'ablation aussi complète que possible des lésions osseuses et des parties molles après décompression de la moelle. Une ostéosynthèse a été effectuée dans 2 cas. L'évolution était marquée par le décès de 2 malades en raison de complications infectieuses et trophiques. Trois malades ont été perdus de vue. Cinq malades ont été opérés plusieurs fois (2 à 4 fois). Onze malades ont été améliorés et l'état de 8 malades est resté inchangé. La revue de la littérature confirme la gravité de cette affection. La guérison complète est exceptionnelle. Le meilleur traitement est donc préventif et doit agir sur les différents stades du cycle parasitaire.