OBJECTIFS : Fournir des marqueurs diagnostiques supplémentaires dans les cas de méningite où les données bactériologiques, cytologiques et biochimiques habituelles ne permettent pas de conclure. Dans ce but l'intérêt de la lactacidorachie a été évalué dans le diagnostic des méningites bactériennes de l'enfant. MÉTHODES : L'acide lactique a été dosé dans le liquide céphalo-rachidien de toutes les ponctions lombaires pratiquées dans un service d'urgences pédiatriques pendant 2 ans. Sur 332 prélèvements utilisables, on retrouvait 32 méningites bactériennes, 104 méningites virales et 196 autres diagnostics (absence de méningite). RÉSULTATS : La moyenne du taux de lactates était de 7 ± 4 mmol/l dans les méningites bactériennes contre 2,1 ± 0,6 mmol/l dans les méningites virales (p ≤0,0001). Le pouvoir discriminant entre méningites bactériennes et virales de l'acide lactique était supérieur à celui des autres variables biochimiques: protéines, glucose, chlorures. Le seuil discriminant du taux d'acide lactique du LCR donnant le maximum d'individus bien classés était de 3,7 mmol/l et correspond à une sensibilité de 79 p. 100 et une spécificité de 98 p. 100. CONCLUSION: Les auteurs proposent d'introduire en routine le dosage de l'acide lactique dans l'analyse du LCR devant une suspicion de méningite.