Trouble panique et attaque de panique.
Auteurs : Abbar M1La reconnaissance officielle du trouble panique en tant qu'entité diagnostique spécifique s'est faite en 1980, avec son introduction dans la troisième édition du « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders » (DSM III). La classique névrose d'angoisse était divisée en 2 troubles: le trouble panique et le trouble anxieux généralisé, dont le critère majeur de distribution était, de façon un peu schématique, la présence ou l'absence d'attaques de panique dans l'histoire du patient. La validité du concept de trouble panique comme entité clinique autonome est maintenant largement acceptée et se fonde sur une série importante d'études qui permettent d'affirmer que ce trouble est clairement distinguable des autres troubles anxieux et thymiques. Cependant, son étiologie est à l'heure actuelle inconnue et les critères choisis pour le définir sont toujours purement cliniques. L'existence d'interrogations et de controverses sur le bien-fondé du choix de ces critères explique les remaniements successifs de sa définition dans le DSM III-R puis dans le DSM IV. En effet, à l'inverse de la définition de l'attaque de panique qui est restée quasi constante, le trouble panique, qui était défini par la simple récurrence d'attaques de panique, est actuellement conçu par les auteurs du DSM IV comme un trouble se constituant d'une anxiété chronique centrée sur le risque de survenue de crises, caractérisées par des symptômes évoquant une dysrégulation physiologique autonome. Dans le DSM IV, l'attaque de panique est maintenant considérée comme une entité syndromique qui n'est pas spécifique du trouble panique et le diagnostic de trouble panique ne doit être porté chez un patient qui a souffert d'attaques de panique récurrentes que si l'une au moins de celles-ci a été accompagnée d'au moins l'un des symptômes suivants: crainte persistante d'avoir d'autres attaques de panique, préoccupations à propos des implications possibles de l'attaque de panique ou de ses conséquences, changement de comportement important en relation avec les attaques. Cette évolution de la position des auteurs des DSM successifs contraste avec celle, plus conservatrice, des auteurs de la CIM 10 qui continuent à accorder la primauté à l'agoraphobie. Ce questionnement sur les limites et la nature du trouble panique ne doit pas faire oublier qu'il s'agit d'une affection sévère, à l'origine d'une souffrance importante et d'une altération significative de la qualité de vie des patients ainsi que de leur fonctionnement social et interpersonnel. La comorbidité avec les troubles dépressifs et addictifs est importante et le trouble panique est considéré par de nombreux auteurs comme un facteur de risque suicidaire. La sévérité du trouble panique, conjuguée au fait qu'il s'agit d'un trouble fréquent et encore trop souvent non diagnostiqué, alors qu'existent maintenant des stratégies thérapeutiques efficaces, justifie pleinement les efforts à développer pour que les patients qui en sont affectés bénéficient d'un diagnostic précoce et d'un traitement adéquat.