Contribution des modèles in vitro à la gestion du risque hématologique en pharmacovigilance.
Auteurs : Carlhant D1, de Tailly PD, Vignot JL, Riché C, Léglise MCLes décisions des autorités sanitaires concernant les effets indésirables des médicaments sont prises le plus souvent à la suite d'observations cliniques, mais plus rarement associées à des données expérimentales. Le tissu hématopoïétique est l'un des plus sensibles à ces effets, et, dans un objectif previsionnel et explicatif, il est souhaitable de disposer de tests in vitro sur cellules hématopoïétiques normales d'origine humaine. Nous avons eu la possibilité d'utiliser des progéniteurs de sang de cordon ombilical, capables de repeupler la moelle aplasique d'un receveur allogénique. Les avantages en sont multiples: échantillons accessibles en grand nombre, prélèvement non-invasif, absence de biais d'espèces, possibilité d'approche mécanistique. Le potentiel clonogénique des progéniteurs, ainsi que leur capacité d'expansion en milieu liquide en présence de facteurs de croissance spécifiques sont utilisés. La mise en évidence d'une toxicité dose-dépendante par inhibition de la formation de colonies ou de la prolifération a été réalisée en présence d'une série de molécules de référence. Les résultats sont reproductibles malgré une variabilité intrinsèque de la richesse en progéniteurs des échantillons, et comparables aux essais effectués sur progéniteurs médullaires. La comparaison du seuil de toxicité observé aux zones thérapeutiques plasmatiques montre le risque potentiel de certaines molécules.