Complications des ablations par radiofréquence. Expérience française. Le Groupe de Rythmologie de la Société Française de Cardiologie.
Auteurs : Le Groupe de rythmologie de la Société française de cardiologieDate 1996 Décembre, Vol 89, Num 12, pp 1599-605Revue : Archives des maladies du coeur et des vaisseauxType de publication : article de périodique; étude multicentrique; revue de la littérature;La multiplication des indications de la technique d'ablation par radiofréquence à titre curatif ou palliatif d'un trouble du rythme a conduit le groupe de rythmologie à établir un registre des complications Inhérentes à la technique. Cinq mille six cent quatre-vingt neuf cas issus de 19 centres français ont pu être collectés jusqu'en mars 1996. Il s'agissait de 2 765 ablations de faisceau de Kent, 1 579 ablations de voles lentes, 621 ablations de flutter auriculaire, 25 ablations de tachycardies atriales, 200 ablations de tachycardie ventriculaire et 499 ablations de faisceau de His. Quatre-vingt-cinq complications (1,5%) dont 2 mortelles (0,04 %) ont été observées. Les complications du cathétérisme dominées par le risque de pneumothorax (n = 6), de thromboses artérielles (n = 3), veineuses compliquées ou non d'embolies pulmonaires (n = 8), d'hématomes (n = 2), de faux anévrisme fémoral (n = 1), de fistule artério-veineuse (n = 1), d'infections (n = 2) et d'atteintes valvulaires avec Insuffisances mitrales ou aortiques (n = 3) représentent 27 % de ces complications. D'autres sont plus spécifiques de la technique d'ablation elle-même. Il s'agit de brûlures cutanées au niveau du patch (n = 2), de fibrillations ventriculaires (n = 3), d'atteintes coronaires (n = 2), d'accidents vasculaires (n = 7) de tamponnades (n = 12), dont une sera mortelle et surtout de blocs auriculoventriculaires complets transitoires ou permanents (n = 32) qui compliquent l'ablation de voies accessoires antéroseptale, postéroseptale, de flutters auriculaires et surtout de voies lentes de réentrée Intranodale (n = 25). Une hémorragie cérébrale mortelle est survenue le lendemain d'une procédure. Il n'est pas possible d'identifier de facteur prédictif net de ces accidents en dehors de l'expérience de l'opérateur. L'incidence des complications est de 1,4% pour l'ablation des faisceaux de Kent, 1,9% pour celle des voies lentes, 0,6 % pour celle des flutters et des tachycardies atriales, 1,5 % pour les tachycardies ventriculaires et 1,9 % pour celle des faisceaux de His. En conclusion, cette incidence de complications, quoique faible, avec risque de mortalité minime (0.04%) doit inciter à réserver cette technique de traitement à des sujets symptomatiques ou ayant une arythmie potentiellement maligne.