Cette étude a pour objet d'évaluer la faisabilité, la sûreté et l'efficacité de l'angioplastie en première intention à la phase aiguë de l'infarctus du myocarde, dans un centre cardiologique au sein d'une communauté urbaine de moyenne importance sans chirurgie cardiaque sur place. En 1995, 50 patients ont eu une angioplastie pour infarctus du myocarde avant la 12^e heure. L'âge moyen était de 66,7 ± 12,6 ans; 86 % des patients avaient au moins un critère de gravité (32 % de patients âgés de plus de 75 ans, 70 % d'infarctus antérieur, fréquence cardiaque supérieure à 100/min à l'admission dans 30 % des cas). Le résultat angiographique a été un succès chez 45 patients (90 %). Le temps entre le début de la douleur et la reperméabilisation a été de 240±116 min et de 31 ± 8 min entre l'entrée en salle de cathétérisme et la reperméabilisation: 24 fois (48 %) une endoprothèse coronaire a été implantée, 14 fois (28 %) une contrepulsion par ballon intra-aortique a été mise en place. Une récidive ischémique au cours de la phase hospitalière a été notée 7 fois (14 %) dont 4 fois (8 %) du fait d'une rethrombose de l'artère dilatée et 3 fois avec souffrance dans un autre territoire. Aucun pontage en urgence n'a été nécessaire. La mortalité hospitalière a été de 10 %, toujours chez des patients de plus de 80 ans. La durée de séjour hospitalier a été de 5,8 ± 2,6 jours et de 15,7±7,3 jours en convalescence. Le coût global moyen a été de 61 850±20 686 francs. Ainsi ces résultats, comparables à ceux de la littérature, nous confirment que l'angioplastie primaire à la phase aiguë de l'infarctus du myocarde est possible dans de bonnes conditions de sécurité et d'efficacité, dans un centre au sein d'une communauté urbaine de moyenne importance, sans chirurgie cardiaque sur place.