Bien que les premières implantations d'homogreffes aortiques soient déjà anciennes, ces substituts valvulaires font l'objet d'un récent regain d'intérêt en rapport notamment avec les progrès des techniques de cryopréservation et le développement de banques d'homogreffes. Les homogreffes présentent de nombreux avantages: faible incidence des complications thrombo-emboliques, absence de nécessité d'un traitement anticoagulant, excellente performance hémodynamique et résistance à l'infection qui en font le substitut valvulaire de choix en cas d'endocardite, particulièrement en présence d'un abcès du manchon aortique. En contre-partie, elles ont pour inconvénients une disponibilité limitée, une technique opératoire plus difficile, un risque d'insuffisance aortique post-opératoire et la possibilité de dégénérescence à long terme. Les travaux les plus récents montrent cependant que la durabilité des homogreffes est supérieure à celle des bioprothèses, particulièrement chez les sujets jeunes chez qui les homogreffes cryopréservées sont indemnes de dégénérescence dans 70 % des cas à 15 ans. Si ces résultats encourageants se confirment, la mise en place d'une homogreffe pourra être considérée comme une alternative au remplacement valvulaire par prothèse mécanique dans cette tranche d'âge. D'autres études, notamment comparatives avec les prothèses mécaniques, sont nécessaires avant de pouvoir élargir les indications des homogreffes aortiques.