Buts de l'étude Depuis le vote des lois bioéthiques en 1994, le prélèvement post-mortem de la cornée ne peut être réalisé qu'après la rencontre avec la famille du donneur. Le but de ce travail est d'apprécier le déroulement de cet entretien lorsqu'une organisation est spécifiquement mise en place pour assurer cette tâche. Matériel et méthodes Au cours de cette étude prospective d'une durée de 14 mois, nous avons analysé tous les entretiens effectués auprès des familles des donneurs en vue d'un prélèvement post-mortem de la cornée. Le compte-rendu des entretiens a chaque fois été recueilli selon un questionnaire préétabli. Résultats Nous avons rencontré 60 familles au cours de cette étude. Le pourcentage d'acceptation du don est de 80 %. L'âge moyen élevé des donneurs potentiels (65 ans) et le délai moyen de 12 heures après le décès sont autant de facteurs facilitant le don. Les conditions de l'entretien et de dialogue, l'assurance d'une restitution anatomique parfaite sont apparues également comme des éléments déterminants. Les familles malheureusement ne connaissent que rarement la volonté du défunt (17 %) et doivent prendre elles-même la responsabilité du choix. Accepter un délai de réflexion (23,3 %) permet le plus souvent d'obtenir une réponse favorable (86 %) et parfois même un revirement en faveur du don (10 %). Conclusion Nos résultats montrent qu'il est possible d'obtenir le plus souvent l'accord des familles lorsqu'une équipe spécifique prend en charge le prélèvement et suggèrent la généralisation d'une telle organisation au niveau de chaque centre préleveur.