Le chlorhydrate de moxisylyte en auto-injection intra-caverneuse (auto IIC), alpha-bloquant sélectif des α1 adrénorécepteurs post-synaptiques, est utilisé depuis 1992 comme inducteur pharmacologique de l'érection. Sa tolérance a été étudiée en ouvert sur 143 patients répondeurs. Parmi ceux-ci, 104 ont pu être observés à long terme pendant plus de 11 mois. Les patients s'auto-administraient par voie intra-caverneuse des doses de 20 mg de chlorhydrate de moxisylyte. Au total, 7 509 IIC ont été réalisées, soit 49,1 IIC en moyenne par patient pour une durée moyenne de traitement de 307 jours. Aucun effet secondaire grave lié au traitement n'est apparu au cours de l'étude. 90 patients (58,8 %) ont présenté un événement indésirable, soit 1041 événements non graves (13,9 %) sur 7 509 IIC. 75,1 % ont pu être considérés comme imputables au produit. 28,2 % d'entre eux étaient d'origine mécanique (douleurs et brûlures à l'injection, hématomes et écchymoses). Les nodules représentaient 0,08 % de la totalité des IIC et ne persistaient pas dans le temps, 7,8 % étaient d'origine pharmacologique et déjà identifiés comme des effets latéraux du moxisylyte: sécheresse buccale (2,73 %), somnolence (1,9 %), congestion sinusienne (0,71 %). Aucun cas de priapisme n'a été déclaré. L'analyse des patients ayant utilisé le chlorhydrate de moxisylyte à long terme montre une baisse de l'incidence des principaux effets secondaires avec le temps. Cette diminution des effets mécaniques peut s'expliquer par une familiarisation à la technique de l'auto-injection, alors que celle des effets pharmacologiques reste plus complexe à analyser. L'efficacité du traitement a été constante tout le long de l'étude. Ce critère ajouté à celui d'une bonne tolérance autorisent à le préconiser comme un traitement de première intention de l'insuffisance érectile.