Objectif. Déterminer si la présence de prolactine dans les sécrétions cervico-vaginales est associée de manière significative au risque réel d'accouchement prématuré spontané. Matériels et méthodes. Le dosage de la prolactine a été effectué dans un prélèvement obtenu par lavage de l'exocol et des culs-de-sac vaginaux avec une solution saline normale, dans un groupe de 64 patientes suivies à l'hôpital Robert Ballanger, Aulnay-sous-Bois. La solution saline réaspirée est ensuite centrifugée et le surnageant est stocké à-70 °C. Le dosage immunochimique de la prolactine est effectué après séparation par chimiluminescence. Une concentration de prolactine supérieure ou égale à 2 ng/ml a été considérée comme un résultat positif. L'analyse statistique des résultats a été effectuée avec le logiciel Excel, par le Student t test, le test du x², et le test exact de Fisher. Résultats. Parmi les patientes présentant une menace d'accouchement prématuré, la prolactine cervico-vaginale a une valeur prédictive positive de 36 % et une valeur prédictive négative de 94 % pour l'accouchement prématuré avant 34 SA. Pour l'accouchement prématuré avant 37 SA, la valeur prédictive positive est de 45 % et la valeur prédictive négative de 79 %. La sensibilité de la prolactine cervico-vaginale pour l'accouchement prématuré spontané avant 37 SA est de 31 % alors que sa spécificité est de 87 %. Pour l'accouchement prématuré avant 34 SA, la sensibilité est de 57 % et la spécificité de 88 %. Les patientes ayant un test positif présentent une latence moyenne de 33,7 jours avant l'accouchement, alors que les patientes ayant un test négatif voient ce délai moyen prolongé (52,4 jours ; p <10^-9). Aucune des patientes ayant un test négatif pour la prolactine n'a accouché dans la semaine qui a suivi le prélèvement, et une seule des patientes ayant un test négatif a accouché dans les 14 jours après le prélèvement. Les patientes ayant un test positif présentent une dilatation cervicale moyenne de 1 cm alors qu'elle est de 0,6 cm pour les patientes ayant un test négatif. Conclusion. La prolactine cervico-vaginale semble être un marqueur peu probant de l'accouchement prématuré spontané, mais significatif d'un délai de latence plus court avant l'accouchement chez les patientes symptomatiques. Ce test devrait être évalué pour le dépistage de l'accouchement prématuré spontané chez les patientes asymptomatiques.