Connaissances et comportements des femmes enceintes face à l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine et à son dépistage. Enquête Prevagest PACA.
Auteurs : Rey D1, Obadia Y, Moatti JP, Gillet JY, Cravello L, Couturier EObjectifs. Décrire les connaissances et attitudes des femmes enceintes par rapport à l'infection à VIH et à son dépistage et les comparer en fonction du mode de terminaison de la grossesse (interruption volontaire de grossesse vs accouchement). Méthode. Du 30 mars au 26 avril 1992, un autoquestionnaire anonyme a été remis à toutes les femmes terminant leur grossesse dans 72 établissements de la région PACA. Le taux de réponse a été de 89,6 %. L'échantillon (n = 3 589) comprend 2 825 accouchées et 764 femmes ayant choisi d'avorter. Résultats. 61,7% des accouchées et 24,1 % des femmes ayant avorté ont déclaré avoir bénéficié d'un test de dépistage du VIH pendant leur grossesse (p <0,001). Le refus du test n'a cependant été que très rarement le motif d'absence de dépistage (2 % des cas chez les accouchées et 1,5 % des cas chez les femmes ayant avorté). Par ailleurs, 2,6 % des femmes testées en période prénatale et 19,6 % de celles qui ont été dépistées dans le contexte d'un avortement ne connaissaient pas le résultat de leur test de dépistage (p <0,001). La connaissance des modes de transmission du SIDA ne différait pas significativement selon le mode de terminaison de la grossesse. Par contre, les femmes ayant avorté ont déclaré plus fréquemment des comportements à risque que les accouchées (38,8 vs 17,7 %; p <0,001). Conclusion. Cette étude a confirmé la large diffusion du dépistage du VIH dans le cadre de la surveillance prénatale, motivée par le risque foetal. Elle suggère cependant que ce dépistage n'est pas toujours accompagné d'un conseil préventif adéquat, notamment pour les migrantes et les femmes de faible niveau d'éducation. Elle montre que dépistage et conseil préventif ne sont pas assurés pour les femmes subissant une IVG, alors que celles-ci sont pourtant plus exposées au risque de contamination par le VIH. En dépit des difficultés psychologiques à surmonter, il apparaît urgent d'étendre au contexte de I'IVG la proposition systématique d'un dépistage du VIH.