Une bulle géante d'emphysème se développe en général au sein d'un parenchyme pulmonaire dystrophique. Elle gêne la mécanique ventilatoire par le volume qu'elle occupe et par la compression qu'elles exerce. De surcroît, elle peut se compliquer brutalement. C'est pour ces raisons qu'un geste chirurgical est souvent indiqué. Jusqu'à une époque récente, c'est toujours par thoracotomie ou sternotomie que ces patients ont été opérés. Les effets délétères de la thoracotomie venaient s'ajouter aux complications propres à ce type de chirurgie, réalisée chez des insuffisants respiratoires, à l'état général souvent détérioré. L'avénement récent de la vidéo-chirurgie a fait espérer des suites opératoires moins douloureuses, avec des conséquences fonctionnelles moindres, et une réduction de la morbidité et de la mortalité. De 1992 à 1995, 24 de nos patients ont été opérés exclusivement par cette technique pour une bulle d'emphysème occupant au moins le tiers de l'hémithorax. Pour 15 patients, la bulle occupait plus de la moitié de l'hémithorax. La gêne fonctionnelle appréciée par la classification de Sadoul permettait d'isoler 4 groupes : 6 patients au stade 5: 5 patients au stade 4; 9 patients au stade 3; 4 patients au stade 1. Dans le bilan pré-opératoire, l'examen tomodensitométrique occupe une place prépondérante pour évaluer l'étendue de la maladie emphysèmateuse. Dans notre série, la mortalité a été de 4 % et la morbidité globale de 37 %. Le bénéfice fonctionnel moyen entre trois et seize mois, évalué chez 11 patients, a été de 500 ml pour le VEMS et la CV. L'augmentation moyenne de la P0₂, mesurée chez 4 patients, a été de 7 mmHg. Sur 15 patients donnant des nouvelles, 12 ont retrouvé une autonomie complète. Ces premiers résultats laissent penser que la chirurgie des bulles géantes d'emphysème peut se faire en vidéo-chirurgie. On peut espérer que cette technique diminue la morbidité liée à la thoracotomie. Sa place dans l'arsenal thérapeutique des bulles d'emphisème paraît à nos yeux justifiée.