Contraception orale et cancer du sein.
Auteurs : Herman P1, Gaspard UDepuis près de 40 ans que la contraception orale est largement répandue dans les pays occidentaux, on a tenté de savoir s'il existait une relation entre ce mode de contraception et le risque de développer un cancer du sein. Outre les autres facteurs de risque (néoplasie mammaire familiale, absence de grossesse. influence favorable de l'allaitement). la contraception orale agit de façon indirecte en diminuant le nombre de grossesses et en retardant l'âge de la première grossesse. Un grand nombre d'études ont tenté de savoir quelle influence directe avait la contraception orale sur le risque de développer un cancer du sein. La littérature médicale est actuellement unanime pour reconnaître que la contraception orale diminue la fréquence des cancers de l'ovaire et de l'endomètre. Cet effet protecteur vis-à-vis de ces deux cancers augmente avec la durée de la prise et persiste de nombreuses années après son interruption. L'effet vis-à-vis du cancer du sein est beaucoup moins clair. Les études les plus récentes suggèrent que la contraception orale peut changer le risque du cancer du seins, spécialement en cas de prise prolongée. Le risque de développer un cancer du sein semble le plus important après 8-11 ans de prise et diminue pour des prises plus longues. De plus, il dépend de l'âge de la prise. En cas de prise chez les patientes jeunes (avant 20 et 25 ans) et surtout en dehors de toute grossesse avant l'âge de 25 ans, le risque de développer un cancer du sein augmenterait de façon statistiquement significative. Ceci constituerait le facteur essentiel expliquant l'augmentation actuelle de la fréquence du cancer du sein chez les femmes avant 45 ans. Par contre, en cas de prise prolongée, la contraception orale a un effet protecteur diminuant la fréquence du cancer du sein à la ménopause cher les patientes ayant suivi une contraception orale pendant plus de 11 ans.