Cette étude compare les effets cardio-respiratoires d'un pneumopéritoine avec CO₂ à ceux d'une suspension abdominale (ou «laparolift») lors d'une cholécystectomie par laparoscopie. Entre septembre 1993 et mai 1995, 31 patients ont participé à cette étude prospective non randomisée. Il s'agissait de 9 hommes et 22 femmes dont l'âge moyen était de 47,0 ± 14 ans. Seize patients étaient inclus dans le groupe avec CO₂ et 15 dans le groupe avec «laparolift». Les deux groupes étaient comparables pour l'âge et le sexe. Tous les patients furent soumis au même protocole anesthésique. Des mesures sériées de la fonction respiratoire et cardiovasculaire ont été effectuées en cours d'intervention. La concentration télé-expiratoire en CO₂, la ventilation minute, la pression inspiratoire de pointe présentaient des élévations supérieures dans le groupe avec CO₂. En ce qui concerne les paramètres hémodynamiques, seules la pression artérielle moyenne et la fréquence cardiaque étaient différentes entre les deux groupes, les autres paramètres hémodynamiques dont la fraction d'éjection ventriculaire gauche étaient comparables. Par ailleurs, le séjour post-opératoire, la durée de l'intervention, les complications per et post-opératoires étaient comparables. Avec son profil de stabilité hémodynamique et ventilatoire, la suspension abdominale pourrait constituer une alternative valable et sécuritaire au pneumopéritoine avec CO₂, chez les patients souffrant d'affections ventilatoires.