Transplantation hépatique chez l'adulte. Indications et résultats.
Auteurs : Vanlemmens C1, Miguet JP, Bresson-Hadni SLa transplantation hépatique est actuellement un traitement standardisé des maladies hépatiques parvenues à leur stade terminal avec une survie actuarielle à 5 ans, toutes indications confondues, de 65 à 70 p. 100. Toutefois, l'augmentation croissante du nombre de transplantations hépatiques effectuées dans le monde s'est accompagnée d'un élargissement des indications supérieur au nombre de greffons disponibles. En raison de l'allongement des listes d'attente, une sélection rigoureuse des candidats à la transplantation hépatique s'est avérée nécessaire. Parallèlement, avec le recul, les indications de transplantation ont évolué ; certaines sont en effet apparues discutables en raison de leurs résultats décevants à long terme, essentiellement liés à la récidive de la maladie initiale sur le greffon. La cirrhose virale B avec réplication virale B active avant transplantation ou les carcinomes hépatocellulaires mesurant plus de 3 cm de diamètre sont en ce sens représentatifs de cette réalité. Simultanément, de nouvelles indications de transplantation se sont développées, dont les résultats excellents à court terme restent néanmoins à valider à long terme : c'est le cas de la cirrhose alcoolique ou de la cirrhose virale C. L'allongement des listes d'attente a motivé le développement de traitements d'attente de la transplantation comme le shunt intrahépatique porto-systémique qui diminue l'hypertension portale et facilite la dissection hépatique au moment de la transplantation ; la chimiothérapie néoadjuvante des carcinomes hépatocellulaires permet de réduire le risque de récidive tumorale après transplantation ; très récemment, la lamivudine a fait la preuve de son efficacité dans l'inhibition de la réplication virale B chez les patients en attente de transplantation pour cirrhose virale B. La pénurie actuelle de greffons constitue néanmoins le facteur limitant essentiel de la transplantation hépatique et l'élargissement de ses indications ne pourra se poursuivre que si les équipes de prélèvements se mobilisent afin d'augmenter le nombre de donneurs. Cet objectif doit impérativement s'inscrire parmi les priorités de la communauté médicale.