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Faut-il fermer les centres de récupération nutritionnelle ambulatoire à Niamey (Niger) ? Analyse de situation, propositions et évaluation d’une intervention

Auteurs : Barennes HDate 1996 Juillet 1, Vol 6, Num 4, pp 220-8Revue : Santé : cahiers d'étude et de recherches francophonesType de publication : article de périodique; subvention de recherche ne provenant pas du gouvernement américain;
Étude originale
Résumé

Avec un taux de malnutrition aiguë de plus de 16% chez les enfants de moins de 5 ans (indice poids/taille inférieur à - 2 écarts-types), le Niger connaît une mortalité infante-juvénile particulièrement élevée (319 ‰). La situation en milieu urbain (210,3 ‰) n’est guère plus favorable qu’en milieu rural. Ces taux de malnutrition sont considérés comme significatifs d’une situation très sévère. L’efficacité des centres de récupération nutritionnelle intensive et des centres ambulatoires est controversée. Les pratiques et les connaissances des responsables des centres ambulatoires de récupération nutritionnelle ainsi que la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition ont été étudiées à Niamey en 1994, dans le cadre d’ateliers hebdomadaires réalisés avec les responsables. L’absence de prise en charge individuelle adaptée, le surcroît de travail que cela entraîne pour les mères, l’analphabétisme des mères, le coût, la méconnaissance des problèmes familiaux et des supports culturels ainsi que l’inertie du dépistage sont quelques-unes des raisons, associées à une absence de valeur des solutions nutritives proposées, de cette situation. Malgré tout, ces centres existent et le personnel est présent. Des stratégies de remplacement ont été proposées. Le rôle et le fonctionnement des centres ont été redéfinis. L’évaluation de ces mesures a été menée à partir de 397 dossiers d’enfants souffrant de malnutrition suivis de juillet 1993 à octobre 1995. L’état nutritionnel à l’admission est similaire pour les trois années (indice poids/taille inférieur à -2,6 écarts-types). Le nombre d’enfants suivis qui présentent une prise de poids passe de 35 en 1993 à 127 en 1995 (p <\; 0,005). Le taux d’abandon diminue de 67 à 32,1 % (p <\; 0,005). Le suivi est passé d’une astreinte quotidienne à une surveillance hebdomadaire après quelques matinées au centre et sa durée s’abaisse de 64,3 jours en 1993 à 46,9 jours en 1995 pour un gain de poids comparable (respectivement 3,5 et 3,1 g/kg/j). Les transferts d’enfants pour malnutrition vers l’hôpital diminuent de 96 (10.7%) à 54 (5,7%) (p <\; 0,0001) tandis que ce taux demeure élevé pour les dispensaires de Niamey ne disposant pas de CRENA (24,7% en 1995). L’évaluation souligne l’intérêt des mesures simples mises en place et confirme la nécessité d’orienter les efforts vers le dépistage précoce des enfants souffrant de malnutrition parmi les consultants des centres de santé maternelle et infantile. Le suivi à domicile des enfants perdus de vus ou avec stagnation pondérale demeure encore peu important. L’organisation du suivi à long terme des enfants souffrant de malnutrition doit être poursuivie.

Mot-clés auteurs
Alimentation; Ambulatoire; Centre santé; Enfant; Evaluation; Malnutrition; Organisation santé; Réalimentation; Récupération; Régime alimentaire; Santé publique; Soin; Système santé; Traitement diététique;
 Source : John Libbey Eurotext
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
 Source : MEDLINE©/Pubmed© U.S National Library of Medicine
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Barennes H. Faut-il fermer les centres de récupération nutritionnelle ambulatoire à Niamey (Niger) ? Analyse de situation, propositions et évaluation d’une intervention. Sante. 1996 Jui 1;6(4):220-8.
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Dernière date de mise à jour : 22/06/2018.


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