Au cours des deux derniers siècles l'histoire de l'humanité a été marquée, entre autres, par deux transitions importantes : la transition démographique d'une part, la transition épidémiologique d'autre part. Dans ce contexte évolutif, l'attention apportée à la meilleure connaissance des conditions de la reproduction humaine a considérablement évolué. La place de l'épidémiologie dans ce processus a été centrale. Discipline quantitative, située à l'interface de la biologie, de la médecine et des sciences sociales, elle a largement contribué à la production des connaissances et à leur utilisation rationnelle dans le but d'améliorer la santé des populations. A l'inverse, la nouveauté et la complexité des problèmes abordés dans le contexte de la reproduction humaine, dont le moindre n'est pas que, dans la procréation, l'unité statistique de base est généralement constituée de deux individus, ont sûrement contribué à l'évolution de l'épidémiologie.