La polyradiculonévrite axonale à cytomégalovirus (CMV) survenant au stade tardif de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est bien décrite chez l'adulte, mais pas encore chez l'enfant.Observation.- Un garçon de 11 ans, contaminé par le VIH par voie transfusionnelle, avec un nombre de lymphocytes CD4 inférieur à 50/mm3a présenté une paraplégie flasque de constitution progressive sur 15 jours avec un début marqué par des douleurs des membres inférieurs et un déficit moteur distal auquel s'associait un syndrome de la queue de cheval. L'électromyogramme montrait une atteinte axonale de la come antérieure. L'étude du LCR montrait une hyperprotéinorachie, une hypoglycorachie, une réaction cellulaire à polynucléaires neutrophiles et une recherche de génome CMV par réaction de polymérisation en chaïne positive. La virémie CMV était positive. Sous traitement par ganciclovir et foscarnet, on a observé une bonne récupération neurologique. Une rétinite est apparue en cours de traitement d'entretien et a cicatrisé après reprise du traitement d'attaque anti-CMV. L'enfant est décédé au cinquième mois d'une pneumopathie bactérieune.Conclusion.- Le diagnostic et le traitement précoce d'une polyradiculonévrite à CMV à un stade avancé de l'infection à VIH permet dans certains cas, chez l'enfant comme chez l'adulte, une amélioration clinique notable. Le traitement antirétroviral doit être adapté en tenant compte des toxicités cumulées avec les anti-CMV. Le pronostic, déjà réservé du fait de la neuropathie à CMV, est aggravé encore par l'immunodépression sévère lièe au VIH.