Chimiothérapie adjuvante des cancers du sein.
Auteurs : Rouëssé J1, Menu-Brantôme ADepuis les années 60 de nombreux essais randomisés ont cherché à mettre en évidence l'intérêt de la chimiothérapie adjuvante dans le traitement des cancers du sein localisés opérables. Une importante méta-analyse a permis de le démontrer dans certaines indications. Il en ressort que seules les chimiothérapies d'association au long cours ont une efficacité indiscutable, le protocole de référence étant le classique CMF combinant cyclophosphamide, méthotrexate, 5 fluoro-uracile. Cette efficacité est surtout nette avant 50 ans, alors que le tamoxifène donné en adjuvant est surtout efficace après cet âge. La prolongation au-delà de 6 mois de la chimiothérapie n'a pas d'intérêt. Mais cette méta-analyse n'a pas résolu toutes les questions qui se posent à propos de la chimiothérapie adjuvante. Faut-il donner une chimiothérapie dans les formes N- ? Quel est l'intérêt de ce traitement après 65 ans ? Quelle est la durée optimale d'administration ? Quel est le meilleur protocole, doit-il ou non comporter une anthracycline ? Y a-t-il une relation dose-efficacité? Quelle est la place de la chimiothérapie adjuvante par rapport à la radiothérapie ? Quel est l'intérêt de la chimiothérapie périopératoire ? Quelles sont les places respectives de l'hormonothérapie et de la chimiothérapie ? La castration est-elle aussi efficace que la chimiothérapie avant la ménopause et le tamoxifène après ? Peut-on se contenter de la seule hormonothérapie ? Quel est l'intérêt de l'association de chimiothérapie et d'hormonothérapie ? A ces questions quelques réponses partielles ont été apportées, et bon nombre des problèmes qu'elles posent ne sont pas encore résolus et ne le seront que par les résultats des essais thérapeutiques contrôlés actuellement en cours.