La chimiothérapie intra-artérielle hépatique (CIAH) augmente l'exposition tumorale aux agents cytotoxiques et peut-être utilisée en cas de métastases hépatiques de cancers colorectaux non résécables en l'absence de métastases extra-hépatiques. La CIAH permet d'obtenir des taux de réponse de l'ordre de 50 p. 100. Sept essais randomisés de phase III ayant testé l'efficacité du floxuridine en intra-artériel (FUDR IA) versus le FUDR ou le 5-fluorouracile (FU) intraveineux et une métaanalyse récente ont démontré sa supériorité en terme de réponse tumorale et, dans 2 essais, une augmentation de survie par rapport à un traitement symptomatique. Ses inconvénients étaient une toxicité hépatobiliaire avec certains protocoles, la survenue d'une progression tumorale extra-hépatique, et son coût ; ces inconvénients ont été améliorés dans les protocoles actuels. L'apparition de nouveaux produits actifs dans les cancers colorectaux et l'optimisation des combinaisons 5FU-acide folinique stimulent les recherches pour mettre au point des associations CIAH-chimiothérapie intraveineux encore plus efficaces. Les meilleures indications des CIAH sont les métastases hépatiques de cancers colorectaux non résécables, sans métastases extra-hépatiques, envahissant moins de 50 p. 100 du foie, s'accompagnant d'un taux d'antigène carcino-embryonnaire (ACE) < 100 ng/ml.