Coexistence du virus C et d'anticorps antinucleaires dans l'hepatite chronique active: implications diagnostiques et therapeutiques.
Auteurs : Pirotte J1La coexistence d'une infection chronique par le virus C et d'anticorps antinucléaires et/ou anti-muscles lisses se voit dans deux situations distinctes, illustrées par la présentation d'observations personnelles. Dans le cas de figure, de loin le plus fréquent, (observation 1) les autoanticorps détectés à un titre faible (≤1: 80) n'impliquent pas une diathèse auto-immune et sont la conséquence d'une réaction immunitaire aspécifique accompagnant l'hépatite C. Celle-ci n'est pas améliorée par la corticothérapie mais répond à l'interféron. De façon beaucoup plus exceptionnelle (observation 2), la présence, habituellement chez un sujet de sexe féminin, d'anticorps antinucléaires et/ou anti-muscles lisses à un taux élevé (≥ 1: 160) souvent associés à des signes systémiques auto-immuns et à un phénotype HLA B8/DR3/DR4, correspond à une hépatite auto-immune de type 1, fortuitement surinfectée par le virus C, mais répondant aux corticoïdes et aggravée par l'interféron. La faible incidence de l'infection par le virus C dans les hépatites auto-immunes type 1 et l'effet bénéfique de l'interféron dans les hépatites C avec autoanticorps sont autant d'arguments contre le rôle éventuel du virus C dans l'étiopathogénie des hépatites auto-immunes de type 1.