Malgré leur utilisation croissante, les aspects échographiques des homogreffes valvulaires aortiques et des autogreffes ont fait l'objet de peu de travaux. Le but de notre travail a été d'étudier l'intérêt de l'échographie transthoracique (ETT), et de l'échographie transoesophagienne (ETO) dans le bilan préopératoire de ces patients, et notamment dans la prédiction de la taille de l'homogreffe, et de décrire les aspects échographiques normaux et pathologiques de ce type de prothèse. Trente-sept patients consécutifs ont été étudiés, Avant l'intervention, le diamètre de l'anneau aortique (24,1 ± 3 mm) mesuré par ETT est bien corrélé avec celui mesuré par le chirurgien (24,4 ± 2 mm ; r = 0,9), mais dans 2 cas, cette mesure est impossible, et dans 3 cas imprécise, la différence entre les deux méthodes de mesure excédant 2 mm. L'ETO autorise une mesure du diamètre de l'anneau dans tous les cas. Après l'intervention, l'ETT montre un fonctionnement normal de 33 des 37 prothèses étudiées avec une obstruction minime ou absente (gradient moyen : 5,9 ± 4 mmHg ; surface aortique : 2,8 ± 0,5 cm²), sans différence significative entre autogreffes et homogreffes. L'ETO permet une meilleure visualisation des feuillets de l'homogreffe, détecte une Insuffisance aortique centrale minime chez 16 (84 %) des 19 homogreffes étudiées, la persistance d'un abcès circulant chez 2 patients, et une minime fistule aorte-oreillette gauche chez 1 patient. En conclusion, l'échographie transthoracique couplée au doppler est le plus souvent suffisante pour la sélection préopératoire de l'homogreffe et l'évaluation hémodynamique et la surveillance de ces patients. L'échographie transoesophagienne doit être pratiquée en préopératoire chez les patients peu échogènes, mais est surtout utile pour l'évaluation préopératoire et la surveillance postopératoire des patients opérés pour endocardite aortique avec abcès paravalvulaire.