Traitement par inhibiteurs de l'enzyme de conversion après infarctus du myocarde. Qu'avons-nous appris des grands essais?
Auteurs : Guéret P1, Garot J, Barnier PLa plupart des études ayant évalué les effets des inhibiteurs de l'enzyme de conversion après Infarctus du myocarde ont démontré un effet bénéfique sur le pronostique et en particulier une réduction de la morbimortalité, Dans les groupes homogènes de malades étudiés, les résultats sont concordants, avec une diminution de la mortalité qui est d'autant plus importante et précoce que l'infarctus est grave et que ses conséquences hémodynamiques sont marquées. Le clinicien volt donc son arsenal thérapeutique s'enrichir d'une nouvelle famille de médicaments à laquelle il aura recours dès la phase aiguë soit très largement pour tous les patients victimes d'un Infarctus mais pour une courte période de 4 à 6 semaines au terme de laquelle le traitement sera interrompu si les séquelles anatomiques sont modérées, soit de façon plus restrictive mais alors plus prolongée, pour les malades ayant un Infarctus du myocarde grave avec insuffisance cardiaque et/ou altération sévère de la fonction ventriculaire gauche. La seconde attitude présente le mérite de traiter une population bien identifiée et qui en tirera le bénéfice le plus important, Dans tous les cas, est recommandé de débuter le traitement par voie orale à faible dose et d'atteindre assez rapidement la posologie-cible sous surveillance clinique et biologique rigoureuse. Lorsque les contre-indications classiques sont respectées, les inhibiteurs de l'enzyme de conversion semblent bien supportés même aux doses relativement importantes préconisées après l'infarctus du myocarde. Une hypotension artérielle et, à moindre degré, une insuffisance rénale sont les deux complications les plus fréquentes pouvant conduire à l'arrêt du traitement mais, dans aucune des études, la survenue de ces effets secondaires n'a été associée à un excès de mortalité. Les mécanismes par lesquels les inhibiteurs de l'enzyme de conversion exercent ces effets bénéfiques après l'infarctus du myocarde ne se résument pas à leur action hémodynamique et à leur rôle dans le remodelage ventriculaire, mais ils possèdent probablement des propriétés protectrices vasculaires qui, si elles étaient confirmées, élargiraient encore les indications de cette classe thérapeutique dans les maladies cardiovasculaires.