Par leurs objectifs d'enregistrement continu et d'exhaustivité, les registres de morbidité constituent des outils performants pour le développement d'études spécifiques d'évaluation. Les registres de surveillance des cardiopathies ischémiques fournissent un exemple de fonctionnement adapté à l'obtention et à l'exploitation d'informations utiles aux processus de décision en santé. Ces registres sont au nombre de trois en France. La répartition géographique de ces trois registres dans des zones à niveaux sanitaires contrastés (Lille, Strasbourg, Toulouse) permet d'obtenir des informations comparatives extrapolables au territoire français, tout en prenant en compte les diversités régionales. Ces structures apportent des informations dans le domaine de la prise en charge des malades à la phase aiguë des cardiopathies ischémiques. Au travers de la mesure des facteurs de risque des maladies cardio-vasculaires, faisant partie intégrante de leur activité, ces registres ont également acquis une expérience importante dans l'organisation d'enquêtes en population sur des échantillons représentatifs d'individus. Différentes études spécifiques d'évaluation sur les filières de soins ou sur les effets à court et moyen terme des centres de dépistage et de prévention de l'athérosclérose, pourraient être développées à partir des structures existantes. Des rapprochements entre décideurs et responsables de registres sont nécessaires pour pouvoir répondre au mieux aux demandes. Les registres sont à même de fournir des informations de qualité, dont les conclusions dépassent l'échantillon d'étude. Les registres des cardiopathies ischémiques, par leur savoir-faire épidémiologique et par leurs réseaux nationaux et internationaux établis ces dix dernières années constituent des structures susceptibles de fournir des informations à partir desquelles des décisions opérationnelles pourraient se fonder.